Lionel Fasel

«Les nouvelles technologies réduisent l’usage de pesticides»

Notre exploitation agricole est située à Penthéréaz, dans le Canton de Vaud. Notre famille est originaire de Fribourg, mais en 1995, mon père a eu l’opportunité de reprendre cette exploitation de 40 hectares, produisant principalement des endives. Si cette dernière reste notre culture principale, nous avons agrandi le domaine jusqu’à sa surface actuelle de 80 hectares, que je gère avec mon père et mon frère cadet. Mon frère aîné à quant à lui travaillé sur l’exploitation avant de reprendre un domaine en terres fribourgeoises en 2018.

Travailler pour les autres

Nous n’avons pas seulement augmenté nos surfaces agricoles, nous avons aussi étoffé nos prestations puisque nous proposons des travaux agricoles pour tiers. Cet aspect représente aujourd’hui 30 à 40 % de notre charge de travail. Parmi les travaux agricoles qui figurent dans nos prestations, il y a le battage, divers transports avec un camion, les traitements, les semis et le chaulage (correction du pH dans les sols). Pour réaliser ce large éventail de mandats, nous avons investi dans un grand parc de machines, qui comprend notamment cinq moissonneuses-batteuses.

Les nouvelles technologies, une aide précieuse

En 2012, mon père avait déjà intégré l’usage de l’autoguidage pour son tracteur. Il était l’un des premiers à utiliser ce système, qui permet de lâcher le volant pour laisser l’engin suivre une ligne droite sur la parcelle. Mes frères et moi avons donc baigné là-dedans depuis toujours. Cela explique que nous soyons férus de nouvelles technologies. Tous les outils développés nous permettent de gagner du temps, d’optimiser la qualité de notre travail et de réduire la pénibilité de certaines tâches. Lorsque survient un problème ou une panne, les compétences des agriculteurs ne suffisent pas toujours pour remettre le système en route. Il faut savoir fouiller dans les programmes et s’intéresser à tout cela. Le système d’autoguidage, maintenant optimisé avec le cloud, permet de générer des cartes de rendement de chaque parcelle. Grâce à ces plans, il nous est possible d’intervenir sur le sol de manière optimale, comme lorsque l’on doit prévoir un apport d’azote.

Lutte de précision

Depuis avril 2023, nous avons acquis une machine à la pointe de la technologie développée par une entreprise d’Yverdon-les-Bains (VD). Ce pulvérisateur intelligent est particulièrement performant : grâce à ses caméras, le produit phytosanitaire n’est déposé que sur la plante qui en a besoin. Cette machine, nous permet de réduire les doses de 30 à 80% et nous aide à suivre les exigences de la Confédération sur l’utilisation des herbicides, insecticides et fongicides. De quoi améliorer la santé des sols et des cultures.

Aller encore plus loin

Pour la suite, nous allons continuer d’uiliser ce pulvérisateur, pourquoi pas sur d’autres cultures, afin d’aider l’entreprise à améliorer son algorithme. Ces analyses et ces réflexions sur le futur de l’agriculture prennent du temps, mais ce sont des aspects qui me passionnent. C’est l’agriculture 4.0. On doit trouver des solutions pour améliorer notre travail. D’ailleurs, en 2024, je vais tenter de mettre au point une technique pour récolter les endives de manière ultraprécise grâce à un GPS. La topographie vallonnée de notre coin de pays rend cette démarche difficile, mais je suis confiant.

Les endives et tout le reste

Lors de la saison des endives, qui court d’octobre à mai, une trentaine de saisonniers travaillent au domaine. C’est ma mère qui gère le côté administratif. Parmi les grandes cultures, nous produisons aussi des pommes de terre, des betteraves, des céréales, du colza, du tournesol et du maïs. Nous élevons des poulets d’engraissement pour la Migros. Nous faisons aussi de la culture maraichère : notre assortiment va des courgettes aux tomates en passant par les aubergines, les concombres et bien sûr les endives. Nos produits sont disponibles dans notre self-service, ainsi que dans les grandes surfaces.

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